Responsables de l’axe : Cecily Raynor et Marie-France Guénette
Cet axe de recherche sert de point de départ pour des réflexions théoriques et pratiques sur les langues utilisées dans les humanités numériques. Nous nous proposons d’explorer ces enjeux par le biais de deux thèmes transversaux, précisément ceux du “multilinguisme” et de la “traduction”. Plutôt que se faire concurrence, ces thèmes s’entrecroisent et se complètent, car aux intersections entre les langues, la traduction tend la parole à l’Autre et offre un répit face à l’inconnu. Dans un contexte de migrations, d’échanges et de partage de connaissances, le multilinguisme et la traduction peuvent insuffler une dynamique collaborative aux humanités numériques.
Les outils, les publications et les événements scientifiques sur les humanités numériques sont le plus souvent rendus accessibles en anglais. Or, dans un contexte de la tendance voulant la décolonisation des humanités numériques, il nous apparaît une transgression à la fois scientifique et culturelle de laisser évoluer le domaine majoritairement dans la lingua franca de notre époque. Les humanités numériques se proclament une manière nouvelle d’interroger les textes, la littérature, la culture… Avec un mandat à ce point vaste, le champ des humanités numériques ne peut, selon nous, se cloisonner dans une langue. De plus, il nous apparaît irresponsable et irrespectueux d’imposer une langue de partage pour les connaissances scientifiques d’un domaine interdisciplinaire qui a le potentiel de faire éclater les frontières en relançant des débats notamment sur les outils et les méthodes d’analyse, les questions et les corpus de recherche.
Si le concept du multilinguisme sert de pierre d’assise à la réflexion théorique sur les langues choisies pour partager les connaissances des humanités numériques, alors la traduction complète le processus de questionnement en se voulant un volet davantage pratique. À ce titre, nous nous positionnons comme des agent(e)s de traduction qui veillent à la réalisation de projets multilingues. Nos contributions visent non seulement à augmenter la dissémination des connaissances sur les humanités numériques dans des langues diverses, mais aussi à poser un regard critique sur les langues elles-mêmes. Les processus de partage entre les langues feront également l’objet de réflexions et de publications, car de tels projets sont complexes. Traduire les humanités numériques, c’est faire appel à des connaissances techniques, culturelles et linguistiques diversifiées et de complexité variée. Nous explorerons ainsi les outils technologiques de même que les ressources linguistiques et terminologiques qui permettent d’ancrer les échanges entre les chercheurs et les praticiens.
Ce contenu a été mis à jour le 5 février 2022 à 14 h 45 min.