Objectifs et Missions

Depuis sa création à l’automne 2013, le Centre de recherche interuniversitaire sur les humanités numériques (CRIHN) fédère les expertises des chercheur·euse·s québécois·e·s en humanités numériques au sein d’une structure qui permet à la fois de valoriser les travaux individuels et de nouer de nouvelles collaborations, tant pour des projets de recherche et des demandes de subvention que pour la direction d’étudiant·e·s de deuxième et troisième cycles, et de stagiaires postdoctorale·aux. Au fil des années, il a réussi à se positionner comme un pôle structurant de premier plan au Québec pour ce champ de recherche et il jouit déjà d’une réelle reconnaissance canadienne et internationale.

Depuis une vingtaine d’années, les humanités numériques (une traduction de l’anglais Digital Humanities) n’ont cessé de prendre de l’ampleur et de s’affirmer comme un domaine émergent de la recherche à l’échelle internationale, qui rend compte des profondes transformations en cours dans les sciences humaines et sociales avec l’avènement du numérique. Plutôt qu’une nouvelle discipline, nous envisageons les humanités numériques comme un champ d’étude qui permet de développer une approche transversale et transdisciplinaire. Le CRIHN a l’ambition de produire une réflexion critique sur les formes de production, de circulation et de validation des connaissances à l’ère numérique. Nos recherches sont animées par la conviction que la connaissance ne peut être appréhendée qu’en prenant pleinement en compte l’inscription matérielle du travail intellectuel dans l’environnement numérique. Aussi, nos chercheur·euse·s comprennent les humanités numériques comme une approche qui permet d’examiner les technologies du savoir d’un point de vue à la fois pratique (développement et analyse des outils) et théorique (réflexion sur les enjeux épistémologiques des changements qui surviennent dans leurs formes d’inscription matérielle).

Pour les chercheur·euse·s du CRIHN, la conception et le développement d’outils amènent à s’interroger sur les paradigmes épistémiques qui sous-tendent notre recherche. Plutôt que de les développer ou de les utiliser seulement afin de vérifier des hypothèses préalables (par exemple, à l’intérieur d’un même champ disciplinaire), nous accordons une place centrale au fait que les questions de recherche, les définitions et les interprétations de nos objets d’étude sont profondément liées aux technologies avec lesquelles nous pouvons concrètement les appréhender. Il ne s’agit donc pas de séparer la pratique (conception d’outils, prototypage, développement, etc.) de la théorie (création de paradigmes, identification d’enjeux disciplinaires, orientation méthodologique des recherches), mais de les penser dans leur unité. À cet égard, nous considérons les humanités numériques comme une manière de s’interroger sur ce que deviennent l’humain et son savoir à l’époque du numérique. Le développement d’outils est toujours associé à des expérimentations et à des usages qui permettent de conserver une vision critique des modèles épistémiques sur lesquels ils sont fondés, et des valeurs et des visions du monde qu’ils proposent.

Pour répondre à ces objectifs, notre centre regroupe 80 membres réguliers issus de 12 universités, cégeps et établissements de recherche québécois. Le CRIHN regroupe donc des chercheur·euse·s, dont 6 Chaires de recherche du Canada et 4 chaires institutionnelles, qui se distinguent par leur pensée, leur pratique originale et leurs nombreuses réalisations en humanités numériques. La base de chercheur·euse·s distribuée au sein de départements de littérature, de cinéma et études télévisuelles, de langues, de traduction, d’histoire, de sociologie, de géographie, de communication, d’anthropologie, de démographie, de sciences de la religion, de philosophie, de sciences de l’éducation, de jeux vidéo, de bibliothéconomie et sciences de l’information, d’histoire de l’art, de design et d’informatique rassemble des spécialisations essentielles à la continuation du développement des humanités numériques au Québec. Cette composition exceptionnelle permet de réunir des compétences complémentaires à l’égard de la culture numérique. Les responsables des trois axes reflètent bien, eux aussi, la diversité disciplinaire de nos membres.

Notre centre est subventionné par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture dans le cadre de son programme de Regroupements stratégiques.

  • Directeur : Michael E. Sinatra (Université  de Montréal)
  • Coordinatrice scientifique et administrative : Katrina Kaustinen (Université  de Montréal)
  • Conseiller informatique : William Diakité (Université  de Montréal)

Comités

Comité exécutif

Eleonora Acerra (UQAM), membre régulière, Vincent Arnaud, représentant institution partenaire (UQAC) Dominic Forest(U de Montréal), membre élu du comité scientifique, Margot Mellet (U de Sherbrooke), membre régulière, Cecily Raynor, représentante institution partenaire (McGill U) Darren Wershler, représentant institution partenaire (Concordia U)

Comité scientifique

Audrey Canalès, Jason Camlot, Emmanuel Château-Dutier, Dominic Forest, Maxime Gohier et Marcello Vitali-Rosati. (co-responsables d’axes) et Mathilde Verstraete (membre étudiante).

Comité aviseur

Jason Boyd (Centre for Digital Humanities, Toronto Metropolitan University, Canada), Martin Grandjean (Centre NUCLEUS, Université Lausanne, Suisse), Claudine Moulin (Trier Center for Digital Humanities, Trier University, Allemagne) et Karis Shearer (AMP Lab, University of British Columbia, Canada).

Ce contenu a été mis à jour le 13 novembre 2024 à 17 h 07 min.